lundi 23 mai 2011

game d'avril 2011

Une chevauchée à travers les flans de montagne. Une crevasse camouflant entre autres une chimère qui ne pourra plus jamais raconter ses exploits parce que trouée par tant de flèches qu'elle tamise.  Et une traversée en bateau, rencontrant tant de cousins du cousins que toutes ces histoires d'humains me rendent nostalgique des miens. La futilité des préoccupations humaines est telle. Mais retrouver l'équilibre et la vie dans la forêt de Jouraka me semble important, donc je continue. L'aventure qui s'ouvre devant nous me demandera davantage d'habileté et d'entraînement à l'arc.























Ah oui? Ah ben moi aussi...

Mmmm.
- Toi aussi?
- On se questionne toutes là-dessus...
- Mais c'est terrible, envahissant. J'ai-tu hâte de me décider ENFIN.
- Même quand on se décide, on se questionne encore, c'est l'éternelle remise en question des parents!
- Même ceux qui suivent les chemins défrichés des sentiers battus?
- Et oui, même eux. En fait, ils se questionnent sur tout autre chose: le stress vécu par leurs enfants, le rythme effreinné des semaines ultrachargées, les activités en dehors des jours d'école, le temps passé en voiture à faire des lifts, sans compter les pillules pour assumer..
- C'est sûr. En plus de leur propre emploi du temps. Mais bon, chacun ses choix de vie. Justement!
- Et faire partie du gros système...
- Tout le monde connaît mon opinion là-dessus! La surconsommation, surmédication, surstimulation, surindividualisation, surmondialisation, surprise! Le tourbillon attrape et fouette fort une société bien dirigée. Je  me sens bien à côté de ce tourbillon, juste assez proche pour le voir et savoir être à Ma bonne place. Ma tendance critique est bien servie par mon coup de crayon et me donne libre cours à des gribouilles sociales.
- Ouais, mais il faut toutes sortes de gens pour vivre toutes sortes de vies! Le gros système est bien constitué par des gens!
- Le tout est plus grand que la somme de ses parties. C'est ça, le gros système. Et c'est plus dur de faire changer un gros système qui est presqu'autonome. Alors, je ne veux pas changer le système. Plutôt vivre dans mon système-corps!
-C'est quand même sécurisant pour certains de suivre le gros système, j'imagine. Pas trop de questions, la routine s'occupe de tout.
- C'est sûrement le cas de certains. Et puis, ma questions, celle qui revient souvent et dans plusieurs circonstances, comment je peux vivre selon ce qui m'anime en cultivant la simplicité et la joie?
- Être à l'écoute de ce qui se passe en nous, et être capable de se respecter...
- Oui, et avoir le courage de mes rêves. Ainsi que l'honnêteté de mes limites...
- Même avec des enfants...
-Surtout avec des enfants. Avant, c'était plus simple parce que les conséquences aivaient moins de répercutions. Maintentant, avec les enfants, je trouve que rester authentique est impératif. Garder le cap sur les valeurs qui m'habitent, pour lesquelles j'ai fait les choix de quitter un emploi stable, de manger bio et local, de donner naissance à la maison, d'avoir une seule auto, de permettre à nos enfants de ne pas aller à la garderie (ou très peu, mais c'est un autre sujet à suivre), d'appliquer les 3R-V, et de faire unschooling (école maison école libre, éducation libre...).
- Oui, et concrètement dans le quotidien, ça ressemble à quoi?
- Ben c'est bien parti! Sauf que...
-Sauf que..!
- C'est intense, intensif. Et pas de répit. Et pas de temps pour être dans mes projets, pas de silence. Et pas de soleil en mars. Et pas et pas et pas et paf ! Là tout saute! Et prout! Là tout dégonfle: intentions, valeurs, projets de famille, langage, attention, couple, énergie, volonté. Et c'est le déluge, une lurette pleurniche de course! Et les yeux qui pleurent en équipe de deux, sans même intervenir. Ils sont capable maintenant!  Et le coeur gros comme (un fosse septique dûe pour vider), une montgolfier du festival.
- Sans parler que le corps se met à être malade, et rester malade. Congestion nasale, fatigue, rhume par-dessus rhume.
- Exactement! Pis les gens qui nous entourent nous voient dépérir, être malheureuse, triste. C'est dur pour eux aussi. Et certains nous donnent de bons conseils selon leurs expériences. Et c'est pas tout à fait ça qui me fait du bien, parce que dans le fond de moi je sais que la solution n'est pas de taire ces valeurs et convictions. Identifier le problème est une partie de la solution. Et ensuite?
- Ensuite, se rassembler entre gens qui vivent selon des valeurs semblables et s'épauler. Trouver ensemble des solutions qui vont fonctionner pour de vrai, en harmonie avec ce qui nous habitent.
- Oui. Je pense souvent à un hameau, pour être en interdépendance. Pour vivre en communauté, en famille élargie. Sans avoir la distance typique du Québec à franchir.
- Pas une commune par exemple.
-Bien sûr que non! C'est davantage le village pour élever un enfant, quand je parle de hameau. Mais bon. Nous cherchons encore.
- Et l'école maison?
-Oui. Je dis oui à la poursuite de mon rêve, de notre rêve de famille, de notre rêve de bâtisseurs. Oui à l'éducation libre, en équipe et en partage.
- Voilà!